Si les pavés et les bulletins ne parlent plus, qu’est-ce qui peut faire trembler le pouvoir ?

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Manifester, voter, et après ? Tentative de réponse à une question qui cogne

Il y a quelques jours, j’ai lâché une petite bombe dans un article : manifester dans la rue contre des décisions politiques, des réformes ou pour virer un président, ça ne sert à rien.
Les pavés, les fumées de lacrymo, les slogans hurlés jusqu’à l’épuisement – tout ça, c’est du vent face à un système qui a appris à fermer les yeux et les oreilles.

Suite à ça, un internaute sur X m’a chopé dans les mentions avec une question qui claque :

Ok, mais qu’est-ce qui pourrait faire une différence alors ? Vraie question.

Pas de troll, pas de sarcasme, juste une soif de réponse. Pas facile de répondre, même si je m’attendais forcément à cette question.
N’oublions pas cependant que je ne suis pas un politique, mais juste un citoyen lambda et encore moins un révolutionnaire ou un donneur de leçons complotiste…

Mais ouais, j’ai balancé que le Diable existe, alors faut bien que je prouve qu’on peut lui planter les yeux dans les yeux, non ?
Le voir, ce salaud, avec ses cornes bien lustrées par nos sueurs et nos illusions.

Alors, je me jette dans le vide, un dimanche matin à 5 heures du mat en plus pour compliquer le challenge😁, et je vais gratter sous la peau de ce système pour choper ce qui, loin des défilés de gilets fluo et des urnes maquillées comme des vieilles putes du Bois de Boulogne, pourrait enfin faire trembler ces tours d’ivoire où les puissants se tirent sur la nouille en nous regardant crever.

C’est pas LA vérité gravée dans le marbre, hein, c’est juste mon avis, ma petite lame dans le gras du pouvoir.
Parce que, soyons sérieux deux secondes : si on avait vraiment une recette magique, un truc faisable pour retourner la table en France, on l’aurait déjà fait, non ?
Ces vingt dernières années, ça part en sucette, et on reste là, à compter les miettes pendant que le diable rigole.

Mais est-ce qu’on peut vraiment foutre un coup de pied dans la fourmilière, nous, les petits gueux crasseux, perdus dans la masse bêlante des moutons lobotomisés, face à ces salauds de puissants qui nous pissent dessus depuis leurs trônes dorés ?

Les illusions perdues : manifs et votes sous perfusion

D’abord, posons les bases pour rappel. Les manifs, c’est du théâtre.
Elles émeuvent, elles font du bruit, mais elles n’ébranlent plus rien. Les gouvernements ont perfectionné l’art de les ignorer – ou de les réprimer sans sourciller.

Quant au vote, l’arme sacrée de la démocratie, il est souvent neutralisé par des magouilles politiciennes.
Prenons les dernières élections en France et en Europe : des alliances contre-nature ont fleuri comme des mauvaises herbes.
En 2024, après la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron, on a vu des partis que tout oppose – gauche modérée, droite centriste – s’unir dans un front anti-RN, non pas pour gouverner, mais pour bloquer.

Résultat ? Une Assemblée ingouvernable et un peuple qui, malgré son bulletin, n’a pas eu ce qu’il voulait.
En Europe, même topo : les coalitions post-élections européennes ont dilué les voix dans des compromis absurdes, loin des aspirations majoritaires.
Le vote, censé être le porte-voix du peuple, devient un écho étouffé par les calculs d’appareil.

La destitution du Président ? Mais de quoi parlez-vous ? C’est une chimère….

Le vrai pouvoir du peuple : réinventer la pression

Alors, quoi ? Si les manifs sont stériles et les votes détournés, où est la brèche ?

Avant tout chose, je tiens à signaler que je ne suis pas là pour jouer les pyromanes en treillis, ni pour rameuter les complotistes qui rêvent de foutre un coup de latte dans l’Élysée.
Ces histoires de boycott c’est pas un appel à la guerre, c’est juste mon idée, une piste jetée sur la table, un os à ronger.
J’incite personne à dégainer son portefeuille comme une arme, c’est clair ?
Et encore moins à faire de la désobéissance civile qui n’est en rien la solution !

C’est ma petite tambouille perso, peut-être une connerie, peut-être pas la clé du royaume, mais c’est ce que je sens dans mes tripes.
Et franchement, j’aimerais bien que des politiques, des vrais, pas les clowns habituels ou les petits leader de partis en manque de visibilité, viennent mettre les pieds dans le plat là-dessous, en commentaires, pour ou contre, histoire de secouer le débat et d’éclairer un peu la tronche des citoyens français qui pataugent dans le brouillard.

La réponse ne se trouve pas dans les vieux réflexes, mais dans des stratégies qui frappent là où le système est vulnérable : son portefeuille, son image, sa légitimité.

D’abord, le boycott économique

Pas juste zapper un produit au supermarché, mais des campagnes massives, coordonnées, ciblant les entreprises qui soutiennent les politiques honnies.
Imaginez des millions de citoyens refusant d’acheter chez des géants liés à des lobbies pro-réformes impopulaires.
Vous pouvez crier à la démago ou à l’utopie face à cette solution, mais c’est factuel : les pertes financières parlent plus fort que les mégaphones.

Pas de violence, pas de casse, mais des actions qui paralysent sans détruire : occupations stratégiques de lieux symboliques, blocages administratifs…
En 2020, les Gilets jaunes avaient esquissé ça, mais sans cohérence globale.
Aujourd’hui, il faudrait structurer, organiser, viser les points névralgiques – administrations, flux logistiques – sans donner prise à la répression.

Les gros poissons à faire plonger sans mégaphone

Ouais, le boycott, c’est pas snober une merde au rayon discount. C’est une baston coordonnée, une lame dans le bide des empires qui se gavent sur nos dos et soutiennent les politiques.
Imagine des hordes de gus qui claquent la porte à ces géants, pas juste un produit, mais tout leur système.
Le fric qui s’effrite, ça gueule plus fort que leurs haut-parleurs pétés.

Alors ouais, je vais pas jouer au con en balançant des noms de marques, ces mastodontes des lobbies mondiaux qui ont des avocats aux dents longues, prêts à me bouffer tout cru juste pour le plaisir.
Surtout pas sur un blog riquiqui comme le mien, qui a à peine quinze jours au compteur et qui tiendrait pas deux secondes face à leurs procès bien huilés.
Mais je vais quand même te dessiner ces institutions en technicolor, histoire que tu captes de qui on parle.
Parce que, soyons sérieux, je peux pas causer boycott sans pointer du doigt les coquins concernés, non ?

Le roi du pétrole relooké vert
Ce baron qui te vend du carburant à chaque coin de rue, qui te serine avec ses pubs écolo pendant qu’il fore encore la planète et graisse les pattes des puissants pour garder les réformes molles. Boycotte ses pompes, et ses bilans vont tousser.

Le prince des pots de yaourt
Derrière ses emballages bio et ses slogans mielleux, ce géant bouffe les petits paysans, soutient les lois qui précarisent, et rigole avec les costards du grand patronat.
Lâche ses rayons frais, et il sentira le vent tourner.

L’empereur du maquillage
Ce seigneur des crèmes et des parfums, qui planque des saloperies chimiques dans ses tubes tout en payant pour des lois pro-business, loin des vraies règles sanitaires.
Snobe ses miroirs, et il verra ses profits fondre.

Le colosse des caddies
Ce titan des hypers qui étrangle les agriculteurs avec ses marges de porc et pousse des réformes pour les gros agro-barons, pas pour le peuple qui trime.
Ignore ses allées, et ses caisses vont sonner creux.

Le duc de la facture énergétique
Ce vieux briscard qui te chauffe la baraque ou allume tes ampoules, tout en jouant la carte verte alors qu’il mise encore sur le gaz et les copains au pouvoir.
Coupe ses contrats, et ses courbes de gains vont plonger.

Pourquoi ça cogne ?
Ces monstres, ils squattent ta vie – essence, bouffe, beauté, lumière – et ils tiennent grâce à ton porte-monnaie.
Sans les nommer, tu sais qui ils sont.
Ils baisent les réformes pour les riches et les lobbies, mais si on leur ferme le robinet tous ensemble, leurs pertes vont chanter plus fort que les manifs qui s’épuisent dans le vide.
C’est crade, c’est jouable, et ça peut les faire plier.

Ouais, fastoche à balancer comme ça, viser les grands du pétrole ou de l’électricité, mais dans la vraie vie, ça coince sévère.
Parce que c’est toi, le petit gueux, qui prends cher : sans essence, pas de taf, sans jus dans les prises, pas de vie, juste un retour à la chandelle et aux patates froides.
On va pas se mentir, si t’es tout seul dans ton coin à snober ces salauds, tu te fais juste baiser deux fois plus.
Non, l’idée, c’est pas des gestes de merde en solo, c’est une marée humaine, une vague de millions de gus qui claquent la porte en même temps, un raz-de-marée qui fait trembler leurs tours dorées.
Là, ouais, ça peut cogner dur, ça peut leur foutre les jetons, parce que le fric qui s’évapore en masse, ça parle leur langue.
Manifester, c’est crier dans le vide. Voter, c’est souvent jouer à un jeu pipé.
Mais frapper l’économie, dominer le récit numérique et s’organiser en dehors des cadres usés, voilà ce qui peut faire plier un pouvoir qui ne tient que par notre consentement.

À nous de le retirer, malin, implacable, sans violence, sans illégalité, sans incivilité et sans un pavé à lancer.

La bombe numérique et les alliances citoyennes

Et puis, il y a le numérique. Pas les pétitions molles sur Change.org, mais une guerre d’influence.
Les réseaux sociaux peuvent devenir des arènes où le peuple façonne le récit, expose les hypocrisies, ruine la crédibilité des élites.

Des leaks bien placés, des campagnes virales qui ridiculisent les puissants – c’est déjà en marche, mais ça manque d’ampleur.
Enfin, les alliances citoyennes : des collectifs transpartisans, hors des partis, qui réunissent des mécontents de tous bords pour peser directement sur les décisions locales, contourner les intermédiaires corrompus, et imposer des agendas concrets.

Je te vois arriver…tu te dis certainement :

T’es gentil le gros Jésus, mais on eue le mouvement des Gilets Jaunes et on a vu le résultat !

Pas les Gilets jaunes, mais un écho qui cogne

Non, je cause pas vraiment des Gilets jaunes, même si leur bordel te saute à la tronche direct, un flash de mecs et de nanas vénères, venus de partout – gauche, droite, bas-fonds, bleds paumés – pour secouer la cage du système à coups de pied dans les dents.
Ces gus, entre 2018 et 2020, c’était une tempête populaire, un chaos sublime mais paumé, un mélange de rage sans étiquette qui a fait vibrer les ronds-points et trembler les plateaux télé ou dans l’émission de Hanouna.

Sauf que ça a pas tenu la route, pas « fonctionné », pas réussi à bâtir un truc solide ou à claquer un plan qui dépasse le hurlement primal.
Leur feu s’est éteint, noyé dans la lacrymo, écrasé par les forces de l’ordre et par leur propre bordel sans queue ni tête.

Moi, quand je parle d’ »alliances citoyennes », c’est pas ce délire-là.
C’est pas une éruption de ras-le-bol qui part en vrille, c’est un truc pensé, carré, transpartisan ouais, mais avec un cerveau derrière.
L’idée, c’est de zapper les partis, ces usines à combines pourries, et de taper direct dans le local, là où les puissants ont les jambes qui flageolent, avec des plans qui coupent, pas juste des gueulantes dans le vent.
Les Gilets jaunes ont prouvé qu’on pouvait rameuter large, faire masse, mais ils ont aussi montré qu’un mouvement sans tête, sans ossature, ça finit par tourner en rond comme un chien qui chasse sa queue, ou par se faire bouffer par les chiens de garde du système.
Mes alliances, elles, elles pigent la leçon : moins de pancartes à la con, plus de leviers qui pèsent, moins de foutoir, plus de coups qui visent juste.

Mais dans la vraie vie ?

Sauf que, soyons lucides, même si ça claque sur le papier, faut que tout le monde s’y mette d’un coup, synchro comme une putain de chorégraphie mondiale.

Et ça, franchement, ça sent l’utopie à plein nez, ça pue le plan foireux qui finit en pétard mouillé.
Alors quoi, on est coincés ? Y’a rien à gratter dans ce merdier ? Pas de lumière au bout du tunnel, juste le diable qui se gondole pendant qu’on rame ?

Je me démène pour répondre à une question, je pose sur la table ce que je vois comme une piste, même si je ne clame pas que c’est la clé en or, c’est juste mon regard à moi.
Et ouais, ça peut sonner démago, complotiste ou planer dans les étoiles utopiques, mais c’est pas parce que ça fait rêveur ou idéaliste que c’est bidon ou impossible à tenir, non ?

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